dimanche 5 juin 2011

Plus de lettres? Plus de colis?

Mais cette demie-plainte que tu m'écrivais, comment pouvais-je la recevoir alors qu'elle était na négation même de ce que pouvaient représenter ces mots qui furent couchés maladroitement sur des feuilles d'écoliers comme pour exprimer la négligence que ma raison témoignait à l'égard de cette passion que je ne parvenais pas à m'expliquer.
Même si c'était la seule chose que mon orgueil trouvait pour se consoler, je ne t'écrivais pas pour le plaisir de couvrir de mots des pages que j'aurais pu écrire à douze autres. Je t'écrivais parce que tu étais bel et bien celle qui me les inspirait, celle que je contemplais les yeux fermés, celle que je désirais.
Ce n'étaient pas de lettres, ce n'étaient pas non plus des colis que je venais déposer dans ta boîte-aux-lettres, c'était une partie de moi. Ce n'était pas un bon mot susurré à l'oreille d'une anonyme qui n'avait d'autre choix de l'oublier, c'était ma parole, vraie aussi longtemps et autant de fois que tu la relirais.
Ces lettres, qu'en as tu fait, gardées, égarées, jetées? J'ai encore avec moi le moindre brouillon avorté, et avec, tout ce qui les précédait d'embrasement
Je ne sais pas vraiment si j'ai commencé cette lettre pour corriger ma lourdeur de vendredi, la justifier, ou finalement l'aggraver, mais je crois que le sens de mon propos est de t'avouer qu'il n'y a pas d'honnête amitié pour moi, car si je suis un ami, je ne suis pas honnête tant que cette lettre n'est pas partie. Je ne le suis pas si je ne te dis pas que je te désire, et que je t'espère. Oui, tu m'inspires toujours autant, et si j'arrive à écrire après ça, alors j'arriverai encore à te l'écrire, mais je ne le ferai plus sans ton consentement.
Un mot de toi et je défendrai jusqu'au dégoût le moindre verbe que l'émoi m'aura fait écrire, et inscrire au registre de l'affection. Cette affection que quatre ans n'ont pu effacer, cette inclinaison que je n'ai fait que nier, lorsque je ne parvenais à la cacher...

Tu veux des lettres, alors réponds moi, et ose entretenir cette correspondance.

~~~~~~ment tien... PO

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